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Bouddhisme et Hindouisme - Différences et similitudes.

  • 1.1 Lieux et dates du Bouddhisme et de l'Hindouisme.

  • 1.2 Un vent de sympathie pour le Dalaï-Lama et les Tibétains

  • 1.3 Prosélytisme

  • 1.4 La cosmogonie

  • 1.5 Les dieux

  • 1.6 Le Bouddha

  • 1.7 Le cycle des réincarnations

  • 1.8 Une autre différence importante : les castes

  • 1.9 Les textes sacrés

Le Bouddhisme est issu de l’Hindouisme. Aussi les deux religions ont-elles de nombreuses ressemblances. Mais, parce qu’il est une remise en question de l’Hindouisme, le Bouddhisme a ses propres caractéristiques. Si le Bouddhisme est assez populaire en Occident, l’Hindouisme, ses « 330 millions de dieux », (dit-on symboliquement) et son iconographie pour le moins déroutante offrent une image de complexité et d’impénétrabilité. Comparons les deux spiritualités, en faisant le point sur leurs grandes lignes.

Le Bouddhisme est beaucoup plus populaire en Occident que l’Hindouisme. Il fait aussi de plus en plus d’adeptes, et les convertis au Bouddhisme augmentent chaque jour. On ne peut pas dire de même pour l’Hindouisme ! Pourquoi cette différence de traitement dans l’opinion public ? Quelles sont les différences entre le Bouddhisme et l’Hindouisme ? Saisissons cette occasion pour découvrir les grandes lignes de ces faits spirituels, que l’on peut appeler aussi bien religions que philosophies. Dans le Bouddhisme que l’Hindouisme, il existe différents courants et pratiques. Mais nous resterons ici dans les grandes lignes spirituelles.

Lieux et dates du Bouddhisme et de l'Hindouisme.

L’Hindouisme est souvent appelé « la plus vieille religion du monde ». Il est bien sûr apparu en Inde, et ses premiers textes, les védas, ont été écrits, estime-t-on, entre 1500 et 800 ans avant Jésus-Christ. Le Bouddhisme est lui aussi apparu en Inde, au cinquième siècle avant Jésus-Christ. Il est inspiré de l’Hindouisme, et partage avec lui de nombreuses idées et symboles (réincarnation, symbole de la roue de la loi, etc…) mais le remet en cause. Les deux religions sont donc proches géographiquement. Le Népal, contrairement à ce que l’on peut penser, est en fait officiellement et majoritairement Hindouiste. Par ailleurs, des pays comme la Chine ont de nombreux adeptes du Bouddhisme (environ 80 %, sans compter le Tibet). Le Bouddhisme est donc principalement populaire en Asie du Sud-Est (Tibet, Japon,Taïwan, Chine.) Il est de plus en plus populaire en Inde, d’où il vient, et, comme nous le disions, en Occident. On peut compter 750 millions d’Hindous, principalement en Inde.

Un vent de sympathie pour le Dalaï-Lama et les Tibétains

La situation des Tibétains a provoqué un vent de sympathie dans nos pays. En particulier, leur réponse à l’oppression et leur refus de violence est, pour beaucoup, bouleversante. Les militants des droits de l’Homme ont à cœur de faire connaître ce pays opprimé. C’est aussi la personne du Dalaï-Lama qui contribue à faire connaître sa religion - chef d’un gouvernement en exil et prix Nobel de la paix, le maître spirituel possède un charisme qui le rend très populaire.

On rattache aussi bien sûr le Bouddhisme à la figure du Bouddha -une différence majeure d’avec l’Hindouisme, qui ne présente pas de chef spirituel de cette envergure. Gandhi, bien sûr, fut une figure clé de l’Hindouisme. Mais celui-ci n’endossait pas le rôle de messager de l’Hindouisme et reste connu pour son combat pour l’indépendance, quoique ses valeurs de non-violence soient inspirées des principes fondamentaux de sa religion. L’Hindouisme, malgré ses nombreux gourous, n’a pas de prophète, ou de messagers tels que le Bouddha, le Christ, ou Mahomet – une des raisons sans doute de la méconnaissance qu’en ont les Occidentaux. Mais la différence entre le Bouddhisme et l’Hindouisme tient aussi au contenu de ces religions elles-mêmes.

Prosélytisme

Le Bouddhisme pratique en Occident une forme de prosélytisme bien particulier. Bien sûr, ses adeptes le défendent et le promeuvent. Cependant, le Dalaï-Lama déclare à ce sujet : "Il ne sert à rien de changer de religion ; toutes les religions ont du bon". En 2006, il invite les chrétiens à pratiquer « sincèrement » leur religion, plutôt que de se convertir à la sienne. En effet, les Bouddhistes ont une attitude tout à fait apaisée face aux autres religions. Un aspect très séduisant pour un public Occidental qui refuse, de plus en plus, les dogmes et les querelles interreligieuses. Mais aussi une forme d’invitation pour les personnes qui souhaitent, sans renier leur religion, s’intéresser au Bouddhisme. Cependant, il est important de nuancer ces propos, car, si, dans la majorité des publications et déclarations des représentants disponibles en Occident, le ton est serein face aux autres religions, il n’en est pas toujours de même dans les pays asiatiques, où les différentes écoles bouddhistes peuvent s’affronter. Dans l’Hindouisme, il y a aussi à l’origine une grande tolérance. Le Dieu Brahman s’incarne en diverses divinités. Il y a donc, dans les fondements de l’Hindouisme, l’idée que diverses voix mènent à Dieu – idée relayée aussi dans les écritures sacrées. Et en effet l’Inde à longtemps été célèbre pour sa tolérance religieuse. Malheureusement, de plus en plus, l’Inde connaît des conflits interreligieux, d’origine politique, et dénoncés par les représentants religieux. Mais les faits de violence s’accumulent. Les missionnaires chrétiens sont parfois assassinés, et des conflits violents avec les musulmans apparaissent. Si la religion Hindoue est en elle-même ouverte, le contexte actuel de l’Inde crée bien des difficultés et lui donne une image moins sereine que celle du Bouddhisme.

La cosmogonie

Dans l’Hindouisme, il y a un Dieu créateur, Bramā. Il existe plusieurs récits de la création du Monde. La cosmogonie hindoue enseigne que le principe de toute vie réside dans les différences, les contrastes. Le monde, dans la cosmologie Hindoue, a été créé en forme d'œuf (l'« œuf de Brahmā »). Sa moitié supérieure se divise en sept zones : la terre, l’air, le ciel, et les quatre régions célestes où demeurent les dieux. Sa moitié inférieure forme sept régions habitées par les serpents et les démons ! Au-dessous se trouve l'Océan primitif, formé par sept autres zones infernales. A la différence de l’Hindouisme, dans le Bouddhisme, la question de l’origine du Monde n’est pas abordée. C’est plutôt le « fonctionnement » qui est expliqué. Selon le Bouddha « le fait de croire en la création du monde par un être suprême » conduit à un manque d’effort dans la pratique et à l’inaction.

Les dieux

Le Bouddhisme est parfois appelé « religion », « religion sans dieu », « spiritualité », « philosophie »… Sans entreprendre ici de débat sur la nature exacte du Bouddha, il n’est pas un Dieu créateur, qui juge les Hommes, ou qui intervient dans le Monde. Les différentes écoles bouddhistes apportent des nuances diverses sur la question de la divinité du Bouddha ou de l'existence d'un être suprême. Dans les textes sacrés du Bouddhisme, Brahmā, le dieu créateur Hindou, est aussi le créateur du monde, mais son savoir est moins important que celui du Bouddha. Il existe aussi des êtres célestes, mais ils sont soumis au cycle de la vie et de la mort (le samsara). Au contraire, les Hindous ont des milliers de Dieu. Cependant, ces dieux nous révèlent bien des surprises, tant ils sont éloignés de notre conception de la divinité ! Qui sont les dieux Hindous ? Le Brahman est, dans un sens, le seul et unique dieu. Il est la Réalité Ultime, l'Âme Absolue ou Universelle, l’Un, l’ « âme cosmique ». « Il se meut et il ne se meut pas, il est loin et il est proche. Il est au-dedans de tout et il est au-dehors de tout. » "Cet univers est tout entier pénétré de Moi, dans Ma forme non manifestée. Tous les êtres sont en Moi, mais je ne suis pas en eux. Dans le même temps, rien de ce qui est créé n'est en Moi. Vois Ma puissance surnaturelle! Je soutiens tous les êtres, Je suis partout présent, et pourtant, Je demeure la source même de toute création. De même que dans l'espace éthéré se tient le vent puissant, soufflant partout, ainsi, sache-le, en Moi se tiennent tous les êtres." - Extrait de la Bhagavad-Gîtâ. Mais ce Dieu est impersonnel. Il se manifeste parfois sous la forme d’un Dieu (Ishvara), qui le personnifie. Cependant, il est aussi présent en tous les autres dieux. Il existe en effet des milliers de divinités, qui ont leurs caractéristiques propres, mais qui sont des émanations de Brahman. On peut lire dans les Védas : «Le Vrai Dieu est Un, bien que les sages s'adressent à lui par des noms multiples ». Le Brahman est donc incarné par de multiples divinités, qui représentent diverses facettes de lui-même. Les trois divinités les plus célèbres sont Brahmā (voir sa représentation plus bas), Vishnou et Shiva, qui forment la trinité des déités Hindoues. En effet Brahmā, Vishnou, et Shiva sont issus du même œuf. Ils sont trois aspects du divin, du Brahmān. Brahmā est le créateur, Vishnu et le conservateur, et Shiva le destructeur. Brahmā est l’action créatrice de Brahman, Vishnu est son action conservatrice, et Shiva son action destructrice. 80 % des Hindous sont des Vaishnavas, qui adorent Dieu en tant que Vishnu, un peu moins de 20 % adorent Shiva, le reste se consacre à Shaki, Ishvi ou la déesse ténébreuse Kali. Cependant, Brahmā , le créateur du monde (à ne pas confondre avec Brahman, qu’il incarne) est un Dieu « en pénitence » ! En effet, en créant l’univers, Brahmā engendre une déité féminine nommée Shatarûpa. Celle-ci est si belle qu’il la regarde tout le temps. Mais Shiva décide qu’il n’est pas digne de lui d’être ainsi épris de sa créature. De ce fait, il ne doit pas être vénéré, et récite sempiternellement les védas, pour sa punition ! Et pourtant n’est-il pas nommé : « l'incommensurable », « le seigneur de toutes les créatures », « l'auteur des quatre livres du Veda », « le nombril de Vishnu »… ? On voit bien ici que la notion de « dieu » est, dans l’Hindouisme, fondamentalement différente de la vision occidentale ! Il y aurait, dit-on de manière symbolique, 330 millions d’autres divinités, toutes issues de Brahman. En ce sens, l’Hindouisme tient du monothéisme comme du polythéisme. Mais ces notions, issues de l’Occident, comme celles de « dieux », sont bien mal adaptées à la réalité des religions orientales. Il est aussi important de savoir, pour comprendre la complexité de l’Hindouisme, que les dieux ont des avatars, (des manifestations terrestres). Par exemple, Krishna est l’avatar de Vishnu.

Le Bouddha

Il est aussi présent dans l’Hindouisme : Le Bouddha y est un avatar de Vishnu. Dans le Bouddhisme, il est le prophète, la sagesse, la perfection, la compassion absolue… Né Homme, il devient le Bouddha à force de sagesse et d’entraînement pour renoncer aux attachements, aux poisons mentaux, et aux illusions.

Le cycle des réincarnations

Dans l’Hindouisme, l’Homme possède une âme qui passe d’un corps à l’autre, au fil des réincarnations. Dans le Bouddhisme, le concept de réincarnation est différent : ce n’est "ni le même, ni un autre" qui renaît. Le « moi », qui n’a pas d’existence propre, ne se réincarne pas dans son intégralité, avec sa personnalité et son vécu. Bouddhistes comme Hindous croient en la réincarnation et en l’existence du Karma. Celui-ci est la somme des actions que nous avons fait dans nos vies antérieures. Il détermine notre présent. Aussi, les personnes ayant mal agit dans une vie antérieure sont punies dans la suivante. Cependant, même si cela mène à considérer que les malheurs d’autrui sont mérités, il n’y a pas de fatalité. La personne punie pour ses mauvaises actions peut se racheter et préparer une vie meilleure. L’idéal bouddhiste et hindouiste est de se délivrer du cycle des réincarnations – cesser de vivre pour atteindre le Nirvana, la béatitude. Les différences résident aussi dans la manière d’atteindre le Nirvana, aussi nommé Moksha dans l’Hindouisme. Dans le Bouddhisme, il s’agit d’arrêter de créer du Karma, même s’il est positif, et d’atteindre le Nirvana par la sagesse et la méditation. Dans l’Hindouisme, il y a, selon les différents courants, plusieurs moyens :

- La méditation et l’ascèse, - La droiture morale, - La dévotion.

Une autre différence importante : les castes

C’est une des différences entre les sociétés bouddhistes et hindouistes les plus frappantes. Cependant, le terrible système des castes n’est pas cautionné par l’Hindouisme. En effet, les textes védiques ont institué la division de la société en quatre classes :

• les Bramānes : les prêtres, le clerc enseignant ; • les Kshatriyas : les guerriers, les rois et les administrateurs ; • les Vaishyas : les paysans, commerçants et artisans ; • les Shudras : les serviteurs.

Mais ne faut pas confondre les classes avec les castes, qui sont des subdivisions des castes.

Les castes sont 4600, et elles régissent la vie des Indiens de manière beaucoup plus sévères que les classes. Notons d’ailleurs que dans le système de classes mentionnées, les fameux « intouchables », ou « dalits » n’apparaissent pas. En effet, la discrimination qu’ils subissent est due à la tradition, et non pas à la religion. Dans le Védisme, la séparation en classes repose sur les qualités de chacun et non sur sa naissance.

Ce système est donc traditionnel et non pas religieux. Il n’est pas non plus légal, car, depuis 1949, il est interdit. De ce fait, le gouvernement et différentes lois tentent de corriger ce système en introduisant par exemple des quotas de fonctionnaires « intouchables ». Cependant, les discriminations et les violences subsistent : meurtres et viols en raison de la caste sont toujours perpétrés. Là encore, on observe à quelle point la société hindoue est différente de la nôtre dans ses valeurs : parmi les métiers des intouchables figurent les métiers de vidangeur, de boucher, de pêcheur, de chasseur, de gardien de cimetière, ou encore, de sage-femme !

Bien que ce système ne soit pas à imputer à la religion, il est trop souvent considéré comme une des différences majeures entre Hindouisme et Bouddhisme.

Les textes sacrés

Dans l’Hindouisme, ils sont composés : - des Védas, écritures antiques de la religion védique - des écritures hindoues post-védiques. Les Védas ont été révélés aux sages en méditation par le Brahmān, il y a, peut-être, 7000 ans. Les Védas sont « sans commencement ni fin ». On peut y voir une ressemblance avec la Coran, qui est présenté comme un texte d’origine divine, et non pas d’origine humaine : ses vérités se veulent éternelles.

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